9 Novembre 2022 - Paris 8

Appel à contribution

Les Grammaires de Constructions constituent un cadre théorique majeur en linguistique dont l'impact ne fait que croître, tant par le nombre de domaines d'applications (e.g. morpho-syntaxe, lexicographie, phraséologie, diachronie, acquisition du langage, psycholinguistique, etc) que par le nombre de méthodes empiriques et expérimentales utilisées pour tester chacune des hypothèses avancées (cf. Hoffmann et Trousdale 2013). L'un des principes fondamentaux des Grammaires de Constructions est que la connaissance langagière est fondée sur l'usage (Goldberg 2013: 16), ce qui favorise une approche contextualisée de la langue. Cette approche invite à analyser chaque construction non pas de manière isolée mais en tenant compte de son environnement immédiat, qu'il s'agisse du contexte linguistique (dit cotexte) ou extra-linguistique. L'analyse du cotexte permet notamment de rendre compte des préférences lexicales et/ou grammaticales d'une construction et, ainsi, d'identifier des différences cruciales au sein d'un même paradigme (e.g. Bergs et Diewald 2009, Yoon et Gries 2016). L'analyse du contexte extra-linguistique sert quant à lui à établir certaines conditions d'utilisation (e.g. genre textuelle, politesse), à déterminer la contribution exacte des constructions lors du processus d'interprétation, et à identifier différents effets de sens (Cappelle 2017, Finkbeiner 2019, Leclercq 2020). Il faut ici prendre le terme « contexte » dans sa définition la plus large, c'est-à-dire tout environnement linguistique ou extralinguistique qui de près ou de loin peut avoir un impact sur l'utilisation ou le sens d'une construction. De cette manière, il s'agit aussi de rendre compte de l'aspect multimodal de nos interactions (e.g. Zima et Bergs 2017).

Cette journée d'étude offre une plateforme pour toutes les recherches, ancrées dans les Grammaires de Constructions, qui visent à expliquer de quelle manière le co(n)texte dans lequel une construction apparaît influence son interprétation et/ou son utilisation. Pour sa deuxième édition (la première, organisée par Romain Delhem, Vincent Hugou et Caroline Marty, avait eu lieu en 2021 à Sorbonne Université), cette journée d’étude se concentrera sur les projets qui abordent cette question en lien avec des ressources pédagogiques et/ou lexicographiques (e.g. Perek 2021). Seront bien sûr acceptées toutes propositions qui traitent aussi des sujets suivants (liste non-exhaustive) :

- Construction du sens en contexte.
A quel point les facteurs co(n)textuels peuvent influer sur l'interprétation d'une construction ? Une construction peut-elle résister au contexte ? Comment ?

- Sémantique et pragmatique.
Quels types de fonctions, sémantiques et pragmatiques, une construction peut-elle avoir ? Est-il souhaitable de faire une distinction ? Si oui, pourquoi et selon quelle définition ? Si non, pour quelle raison ?
Est-ce qu'une construction peut être utilisée principalement pour ses fonctions pragmatiques, en dépit de ses fonctions sémantiques ? Quelles conséquences cela a-t-il pour le développement de cette construction ?

- Constructions et paradigmes
Le contexte peut-il influer sur le choix d'une construction au sein d'un paradigme ?
Le choix d'une construction au sein d'un paradigme est-il (toujours) un indicateur de variation de sens en contexte ?

- Contexte et productivité
En dehors des contraintes formelles et cognitives (e.g. fréquence), quelles contraintes contextuelles peuvent avoir un impact sur la productivité d'une construction ?

- Constructions et diachronie
Quels modèles permettent d’établir qu’un schéma morphosyntaxique est en cours de constructionnalisation ? Comment le réseau constructionnel se déploie-t-il au fil du temps ?

 

Les présentations peuvent porter sur une ou plusieurs constructions spécifiques, dans une ou plusieurs langues.
Les communications pourront se faire en français ou en anglais. Chaque présentation durera 20 minutes et sera suivi de 10 minutes de questions.
Les abstracts (400 mots maximum, hors références) sont à déposer avant le 31 Mai 2022 (1er appel) 15 Juin 2022 (2ème appel) sur SciencesConf (contextes2022.sciencesconf.org). Ils doivent présenter de manière claire la question de recherche, la méthode, les données et les résultats (attendus).


Références :
Bergs, Alexander et Gabriele Diewald. (2009). Contexts and constructions. Amsterdam : John Benjamins.

Cappelle, Bert. (2017). What's pragmatics doing outside constructions? Dans Ilse Depraetere et Raphael Salkie (Eds.), Semantics and pragmatics: Drawing a line, 115-151. Berlin : Springer International Publishing.

Finkbeiner, Rita. (2019). Reflections on the role of pragmatics in Construction Grammar. Dans Constructions and Frames 11(2) : 171-192.

Goldberg, Adele. (2013). Constructionist approaches. Dans Thomas Hoffmann et Graeme Trousdale (Eds.), The Oxford Handbook of Construction Grammar, 15-31. Oxford : Oxford University Press.

Hoffmann, Thomas et Graeme Trousdale. (2013). The Oxford handbook of Construction Grammar. Oxford : Oxford University Press.

Leclercq, Benoît. (2020). Semantics and pragmatics in Construction Grammar. Dans Belgian Journal of Linguistics 34 : 225-234.

Perek, Florent. (2021). Construction Grammar in action: the English Constructicon project. Dans CogniTextes 21.

Yoon, Jiyoung et Stefan Gries. (2016). Corpus-based approaches to Construction Grammar. Amsterdam : John Benjamins.

Zima, Elizabeth et Alexander Bergs. (2017). Toward a multimodal Construction Grammar. Dans Linguistics Vanguard 3:s1.

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